Syndicat d’Aménagement Hydraulique du Sud Loire

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Les Syndicats de marais et la création de l’Union des marais

A la suite de la loi du 16 septembre 1807 dite " loi sur le dessèchement" qui autorise l’Etat à engager des travaux aux frais des propriètaires s’ils sont reconnus d’utilité publique, le 19e siècle voit la mise en place d’une grande partie des Syndicats de marais.
Puis s’est constituée une Union d’Associations Syndicales de Marais regroupant des syndicats de propriétaires de marais ( sauf les Prairies de Buzay). Ces syndicats se sont organisés et regroupés en Union des Syndicats des Prés-Marais de la Baie de Bourgneuf, constituée le 23 février 1957, afin de mutualiser leurs moyens et d’investir dans l’aménagement de certains ouvrages. L’Union des Marais s’est donnée comme objet la mise en valeur des terrains compris dans son périmètre par une maîtrise hydraulique des bassins vers la Loire et vers la mer. En utilisant le déclassement des voies navigables, l’Union des Marais a acheté le Canal Maritime à l’Etat, acte administratif signé le 24 mars 1962 pour en faire la pièce maitresse de son système hydraulique de la Loire à la Baie de Bourgneuf. En se fédérant les Syndicats de Marais ont réalisé un programme de grands travaux d’intérêt général : création de 3 biefs ainsi que de nouveaux ouvrages sur le Canal Maritime (Percée de Buzay, Carnet), réalisation du vannage du Lac de Grandlieu, calibrage d’une partie du Tenu à St Même le Tenu et construction de la station de pompage de la Pommeraie et du canal d’Amenée pour rejoindre le Falleron à Machecoul, puis sur le marais Breton aménagement des étiers nécessaires jusqu’au Collet à Bourgneuf et jusqu’au marais du Dain à Beauvoir sur Mer, ce pour obtenir la mise en valeur des marais par une meilleure gestion hydraulique sans perdre de vue que dans le contexte local il existe depuis longtemps une gestion coordonnée de l’hydraulique locale avec les syndicats de marais.
L’Union des Marais a assurée seule l’investissement et le fonctionnement de ses ouvrages jusqu’en 1984, il faut souligner qu’avant l’arrivée de l’eau de Loire par le système mis en place par l’Union, chaque syndicat gérait son eau sur son périmètre et si, bien souvent les marais restaient trop longtemps noyés au printemps en raison des difficultés d’écoulement, ils étaient également rapidement desséchés l’été par l’évapotranspiration et les étiers du marais breton étaient vides avant la fin juillet. Cette nouvelle gestion par le système mis en place par l’Union, dans le cadre d’un grand programme aidé par l’Etat : programme des Marais de l’Ouest, sous l’égide du 1er président de l’Union qui était président du syndicat des marais de Machecoul-maire de Machecoul-conseiller général et député du Pays de Retz, Mr Jean de Grandmaison et les conseils avisés de l’ingénieur du génie Rural de l’époque Mr Tallureau, ce programme de travaux et cette gestion ont redonnée vie à l’exploitation agricole des années 1960 pour qui la fauche des prairies de marais était la nourriture de qualité du bétail pendant l’hiver et la pâture indispensable pour les exploitations bordurières. (il faut bien se replacer dans le contexte de l’économie agricole du Pays de Retz au début des années 60 ou la moyenne des exploitations était 17ha et où les marais se louaient à la bougie). Si ce système a été bénéfique à l’élevage, il a également participé au maintien de l’activité économique à Paimboeuf avec la fourniture de l’eau industrielle pour Ugine Kulhmann à partir du Canal Maritime au Carnet, a été sollicité par les syndicats d’eau potable à partir de l’Acheneau à la Gravelle à Rouans, sur le canal d’Amenée à Machecoul et sur le Dain à St Gervais, il est aussi à partir de 1977 le fournisseur d’eau d’irrigation agricole. Mais un point négatif, alors que les syndicats de marais étaient autonomes avant l’Union, ils ont calés leur gestion sur le niveau d’eau de l’Union et de ce fait ont (pour beaucoup) abandonnés la gestion de leur petit patrimoine hydraulique et délaissés leurs petits ouvrages….
Mais entre 1960 et 1985 encore beaucoup d’évolutions dans tous les domaines se réalisent et pour l’hydraulique nous assistons à une modification profonde des structures des exploitations agricoles, nous voyons l’arrivée du maïs et de l’ensilage d’herbe, nous assistons a des travaux non seulement dans le lit de la Loire à l’amont de Nantes mais sur toutes nos rivières et ruisseaux du bassin versant, nous voyons les effets des premiers remembrements, assistons à des inondations importantes (qui ont régulièrement existées mais que la mémoire avait oubliée) et à des étés spécialement secs (1976)….L’union des Marais a assisté à ces bouleversements…comment remédier à ces inondations, l’eau douce de Loire peut manquer !!! « Mais que fait l’Union des Marais » !!! C’est pour cela qu’en 1984 elle a fait réaliser des études …dont la conclusion était la nécessité d’investir dans 50 millions de travaux…investissement impossible financièrement qui dépassait la mission de cette association de droit privée puisqu’il en relevait de l’utilité publique et de l’intérêt général. Mais que de choses avaient été réalisées, les présidents de l’Union des Marais et des différents syndicats de marais ont été de grands bonhommes, fédérateurs d’initiatives au bénéfice des collectivités et développements économiques non seulement agricoles.